Seminar 11: “It’s Shakespearian!”: The critical fortune of a commonplace in France from 1820 to the present

Schedule / Horaire

Saturday 26 April 2014, 15h-17h.

Room: ENS, salle des Résistants.

Leaders / Organisatrices

Gisèle Venet and Line Cottegnies (France)

Participants

  1. Sylvaine Bataille, Université de Rouen (France)
    Quand les séries américaines sont « shakespeariennes » : le cliché à l’épreuve de la production télévisuelle contemporaine
  2. Christine Sukic, Université de Reims (France)
    « Il est Shakespeare ! »
  3. Gabriel Louis Moyal, McMaster University, Hamilton (Canada)
    Traduire l’Angleterre : Le Shakespeare de François Guizot
  4. Emilie Ortiga, Université du Havre (France)
    The Presence of Shakespeare in Balzac’s La Cousine Bette
  5. Florence Krésine, Université Sorbonne Nouvelle – Paris 3 (France)
    Shakespeare-Gautier : trait d’union ou trait de génie ?
  6. Frédéric Picco, Lycée Camille Jullian à Bordeaux (France)
    Les Contes cruels, ou quand le conte devient le lieu shakespearien
  7. Ladan Niayesh, Université Paris Diderot – Paris 7 (France)
    Bellini’s I Capuleti e i Montecchi and Berlioz’s ‘Shakespeare’

Abstracts / Résumés

1. Sylvaine Bataille, Université de Rouen (France)
Quand les séries américaines sont « shakespeariennes » : le cliché à l’épreuve de la production télévisuelle contemporaine

« Série aux accents shakespeariens », « digne d’un drame shakespearien », « rappelant l’univers shakespearien », « tragédie shakespearienne » : ces expressions ne sont pas rares sous la plume des journalistes ou bloggeurs de la presse culturelle (en France et ailleurs) pour qualifier des séries américaines contemporaines telles que House of Cards, Game of Thrones, Boss, ou encore The Wire, The Sopranos ou Sons of Anarchy. Il s’agira d’explorer la façon dont est utilisée la référence à Shakespeare dans ces commentaires : outil de légitimation culturelle, le cliché est également révélateur d’une construction commune de « Shakespeare ».

2. Christine Sukic, Université de Reims (France)
« Il est Shakespeare ! »

On étudiera quelques biographies de Shakespeare, en particulier celles qui accompagnent les éditions et traductions du poète en France, depuis les traductions de La Place jusqu’au début du XXe siècle. Les éléments biographiques sont-ils censés éclairer l’œuvre, comme le pensait La Place, ou au contraire, l’œuvre est-elle en contradiction avec la vie du poète, selon Amédée Pichot? On constatera les choix effectués selon les époques et selon les sensibilités des auteurs. On se demandera comment ces biographes ont pu contribuer à forger le « shakespearien », et comment ils éclairent encore notre compréhension de cette notion.

3. Gabriel Louis Moyal, McMaster University, Hamilton (Canada)
Traduire l’Angleterre : Le Shakespeare de François Guizot

Publié ostensiblement pour accompagner sa nouvelle traduction des œuvres complètes du barde, De Shakespeare et de la poésie dramatique de Guizot (1822) s’avère un document profondément informé par les conflits politiques de la Restauration. Le tableau de l’Angleterre d’Élisabeth, la biographie de Shakespeare s’y donnent à lire comme des allégories, voire des leçons sur l’histoire de l’évolution de la constitutionnalité ou sur celle du rôle du théâtre populaire dans la construction d’une culture politique. Il s’agira de resituer ce texte dans une stratégie politique fondée sur une conception élargie de la traduction.

4. Emilie Ortiga, Université du Havre (France)
The Presence of Shakespeare in Balzac’s La Cousine Bette

Published in 1846, Balzac’s La Cousine Bette shows us the extent to which Shakespeare’s works and characters have been integrated into French literary culture. Balzac’s comparisons of his own characters to characters such as Richard III, Iago and Othello presuppose an audience familiar with Shakespeare’s works. We would like to discuss the implications of Shakespeare’s presence in La Cousine Bette in order to better understand the qualities and characteristics that Balzac attributes to Shakespeare. Of what does Shakespeare’s “genius” consist, according to Balzac? What would the word “Shakespearean” mean in the context of Balzac’s representation of Shakespeare?

5. Florence Krésine, Université Sorbonne Nouvelle – Paris 3 (France)
Shakespeare-Gautier : trait d’union ou trait de génie ?

Trait d’union, trait de génie. Le génie du théâtre de Shakespeare hante les romans, nouvelles, théâtre et poésie de Théophile Gautier. En réalité, l’œuvre de Gautier est une œuvre féconde, proprement shakespearienne. « Shakespeare-Gautier » présente des affinités avec le concept pythagoricien de la transmigration des âmes que Shakespeare, il est vrai, a raillé. Dans Partie-carrée, il faut à l’un des personnages « doubler le rocher de Shakespeare ». La référence constante à Shakespeare accuse peut-être le désir ambivalent, impossible d’un texte dont la surface serait lisse, sans aspérité, le désir de supplanter, parmi tous les génies, « le grand Shakespeare » !

6. Frédéric Picco, Lycée Camille Jullian à Bordeaux (France)
Les Contes cruels, ou quand le conte devient le lieu shakespearien

Villiers de l’Isle-Adam n’est pas passé à la postérité pour son œuvre théâtrale, qui comptait pourtant beaucoup pour lui. Son œuvre la plus connue, les Contes cruels, paraît quand leur auteur renonce à devenir dramaturge. Son goût pour le théâtre ne disparaît pas, car les Contes cruels ne cessent de croiser la perspective narrative et le théâtre. Le point d’intersection est le lieu shakespearien. Lieu au sens de topos prévisible chez un écrivain postérieur d’une génération à William Shakespeare et aussi de seuils narratifs où le nom de Shakespeare joue plusieurs rôles.

7. Ladan Niayesh, Université Paris Diderot – Paris 7 (France)
Bellini’s I Capuleti e i Montecchi and Berlioz’s ‘Shakespeare’

‘Point de Shakespeare, rien; un ouvrage manqué’ were the words used by the French composer Hector Berlioz to express his disappointment after the Parisian premiere of Bellini’s I Capuleti e i Montecchi in February 1833. Examining some of the charges he brought up against a work inspired, not by Shakespeare, but by the Italian novelle which were his sources, and using a medium, the opera, which did not even exist in Shakespeare’s time, I will try and recover some of the characteristics considered ‘Shakespearean’ by the French romantic standards of the early 1830s.