Plenary lectures

21 April, Odéon Théâtre de l’Europe

Yves Bonnefoy (Collège de France, membre de PSL)
“Pourquoi Shakespeare?”

This lecture aims to understand why Shakespeare is still so powerfully with us, despite the four centuries’ distance, and today’s meagre knowledge of literary history…

The inaugural conference will be interpreted simultaneously into English.

Depuis que Pierre Leyris, prenant la direction des Œuvres Complètes de Shakespeare au Club Français du Livre, lui proposa de traduire, successivement, Jules César, Hamlet, Henry IV (1), Le Conte d’hiver, ainsi que Vénus et Adonis et Le Viol de Lucrèce, Yves Bonnefoy a toujours gardé Shakespeare au cœur de sa réflexion, traduisant d’autres pièces, aussi les Sonnets, et ajoutant chaque fois un essai critique dans l’étude d’ensemble de cet auteur de théâtre qui réfléchissait aux enjeux et aux risques de la création poétique. Publiés en préface aux œuvres, ces essais ont été réunis en volume (Théâtre et Poésie : Shakespeare et Yeats, au Mercure de France, Shakespeare and the French Poet, aux presses de l’Université de Chicago, et maintenant leur recueil dans la collection Tel), cependant que les traductions étaient retenues par divers metteurs en scène : de Jean-Louis Barrault, le premier, à Patrice Chéreau qui présenta Hamlet à Avignon et Nanterre et s’apprêtait cette année à monter Comme il vous plaira. Yves Bonnefoy traduit actuellement Le songe d’une nuit d’été.

21 April, Odéon Théâtre de l’Europe

Andreas Höfele (Munich)
“Elsinore – Berlin: Hamlet in the Twenties”

La conférence évoquera quelques interprétations marquantes (Asta Nielsen, Fritz Kortner), ainsi que le(s) rôle(s) de Hamlet dans les débats culturels et politiques de l’époque (Brecht, Oswald Spengler, Carl Schmitt).

Cette conférence fera l’objet d’une traduction simultanée en français.

Andreas Höfele is Professor of English at Munich University. He is author of Stage, Stake, and Scaffold: Humans and Animals in Shakespeare’s Theatre (Oxford University Press, 2011), which won the 2012 Roland H. Bainton Prize for Literature. His publications in German include books on Shakespeare’s stagecraft, late nineteenth-century parody and on Malcolm Lowry, as well as six novels. He served as President of the German Shakespeare Society from 2002 to 2011.

22 April, École des Mines-ParisTech

Ton Hoenselaars (Utrecht)
“Great War Shakespeare: ‘Somewhere in France’”

This paper explores the unique but largely neglected cultural history of ‘Shakespeare’ in France during the Anglo-French alliance that lasted throughout the Great War (1914-1919). It considers numerous English, French, as well as Anglo-French Shakespearean practices across the cultural field – including the commemoration of the Shakespeare Tercentenary of 1916. Among other things, this paper seeks to demonstrate how Paul Valéry’s classical postwar image of Hamlet and the ghosts of Europe – famously adopted by Heiner Müller and Jacques Derrida – should perhaps be recognized not as the invention of just one intellectual, but as the popular voice of the French nation at the time.

Ton Hoenselaars is professor of Early Modern Literature and Culture in the English Department of Utrecht University, the Netherlands. He is the president of the Shakespeare Society of the Low Countries, and was, until 2012, also the president of the European Shakespeare Research Association (ESRA). He has written extensively on Anglo-foreign relations and the reception history of Shakespeare worldwide. Books include Images of Englishmen and Foreigners in the Drama of Shakespeare and his Contemporaries (1992), Shakespeare and the Language of Translation (2004; revised 2012), and Shakespeare’s History Plays: Performance, Translation, and Adaptation in Britain and Abroad (2004). Recently, he edited The Cambridge Companion to Shakespeare and Contemporary Dramatists (2012). He is currently annotating (together with Ieme van de Poel) the new Dutch translation of Marcel Proust’s À la recherche du temps perdu (vol. 1 in 2009); conducting research into Shakespeare and the cultures of commemoration; and writing the cultural history of Ruhleben, the civilian internment camp for Britons in Berlin (1914-1918).

23 April, École des Mines-ParisTech

Peter Holland (Notre Dame, USA)
“Commemorating Shakespeare: From Westminster Abbey to Stratford-upon-Avon and beyond”

Temples built and imagined, statues sculpted and copied, proposals made and ignored, events celebrated and mocked, pamphlets published, Shakespeare canonized, high priests self-appointed and so on. My paper will consider some of the processes of celebration and commemoration from Shakespeare’s death until the Jubilee.

Peter Holland is McMeel Family Professor in Shakespeare Studies and Associate Dean for the Arts at the University of Notre Dame, USA. He was Director of the Shakespeare Institute in Stratford-upon-Avon from 1997 to 2002 and is one of the Institute’s Honorary Fellows. He was also a Governor of the Royal Shakespeare Company and a Trustee of the Shakespeare Birthplace Trust before moving to the US. He was elected President of the Shakespeare Association of America for 2007-8. He has edited many of Shakespeare’s plays (for Penguin, Oxford University Press and the Arden Shakespeare) and written widely on the plays in performance, including English Shakespeares: Shakespeare on the English Stage in the 1990s. He is the Editor of Shakespeare Survey, the leading Shakespeare journal in the UK, and is General Editor for a number of book series, including an 18-volume series on Great Shakespeareans (with Adrian Poole), and Oxford Shakespeare Topics (with Stanley Wells). He edited a five-volume series, Redefining British Theatre History for Palgrave, based on five conferences at the Huntington. His edition of Coriolanus for the Arden Shakespeare series appeared in 2013.

23 April, amphi Louis Liard (Sorbonne)

Joël Huthwohl (BnF, France)
“Shakespeare dans les collections du département des Arts du spectacle”

Les études shakespeariennes passent à l’évidence par l’histoire des représentations scéniques de ses œuvres. Le département des Arts du spectacle en conserve de nombreuses traces. Outre les éditions et traductions du xiiie siècle à nos jours, il réunit une grande variété de documents comme des manuscrits, maquettes, affiches, programmes, audiovisuel, costumes, photographies et estampes. Ces collections permettent une traversée vivant des mises de Shakespeare en France depuis le XIXe siècle d’André Antoine à Roger Planchon, d’Edward Gordon Craig à Jean-Marie Villégier, de Jacques Copeau à Ariane Mnouchkine.

Joël Huthwohl est archiviste paléographe. De 2001 à 2008 il a été conservateur-archiviste de la Bibliothèque-Musée de la Comédie-Française. Depuis 2008 il est directeur du Département des arts du spectacle à la Bibliothèque nationale de France. Il est l’auteur d’articles et ouvrages sur les arts du spectacle. Parutions récentes : Comédiens et Costumes des Lumières. Miniatures de Fesch et Whirsker, Bleu autour, CNCS, 2011 ; « Suite biographiques » dans Jean-Louis Barrault, une vie pour le théâtre, Gallimard, 2010.

23 April, amphi Louis Liard (Sorbonne)

Michèle Willems (Rouen, France)
“Avec ou ‘sans muselière’ ? La traduction shakespearienne de Voltaire à François-Victor Hugo”

Dans son William Shakespeare, publié en 1864, Victor Hugo assure la promotion de la traduction de son fils François-Victor, en la qualifiant de « Shakespeare sans muselière », en opposition aux traductions du siècle précédent. Je me propose de vérifier la validité du jugement de Hugo à partir de quelques échantillons de traductions d’Hamlet par Voltaire, Antoine de La Place ou Pierre Letourneur, analysés dans le contexte de l’esthétique dramatique classique. Des exemples de « tradaptations » par Jean-François Ducis clarifieront le rôle joué par la muselière de la bienséance classique (subie, mais parfois assumée ou détournée) dans la diffusion du drame shakespearien en français.

Michèle Willems a dirigé pendant vingt ans le Centre d’études du théâtre anglo-saxon de l’Université de Rouen. Auteur de La genèse du mythe shakespearien, 1660-1780, de Shakespeare à la télévision, d’études sur la réception de Hamlet en France, les adaptations de Ducis, Shakespeare à l’écran, cinéma et télévision, éditrice de French Studies in Shakespeare and his Contemporaries (University of Delaware Press in 1995), et Travel and Drama in Shakespeare’s Time (Cambridge University Press, 1996).

24 April, Maison des Mines

Michèle le Dœuff (CNRS)
“Comme il nous plaira”

Cette communication constituera le témoignage d’une spectatrice esthétiquement (et affectivement) engagée. Elle cherchera à montrer comment et pourquoi nous n’avons plus besoin de dire, comme Simone de Beauvoir en 1945, « C’est Shakespeare qu’ils n’aiment pas. »

Philosophe, directrice de recherche au CNRS, spécialiste de Francis Bacon, Michèle Le Dœuff a fait partie de l’équipe dramaturgique du Théâtre de l’Aquarium pour La Sœur de Shakespeare. Auteure de L’Imaginaire philosophique (Payot 1980), de L’Étude et le rouet; des femmes, de la philosophie, etc. (Seuil 1989, rééd. 2008), et du Sexe du savoir (Aubier 1998, rééd. Flammarion 2000), elle a traduit et annoté La Nouvelle Atlantide de Bacon, avec Margaret Llasera (Payot 1983, rééd. G/F 1995), Vénus et Adonis (1984), ainsi que Du Progrès et de la promotion des savoirs (Gallimard 1991).

25 April, École des Mines-ParisTech

Dominique de Font-Réaulx (Musée Delacroix)
“Les origines théâtrales de la photographie”

Par la figure de Jacques-Louis-Mandé Daguerre, l’un des inventeurs français, la photographie, dont l’apparition modifia profondément les codes de la représentation et le rapport au réel, est étroitement liée au renouveau théâtral du premier tiers du XIXe siècle. Daguerre, homme de spectacles, décorateur renommé au théâtre et à l’Opéra, fut, comme sur la scène, attaché à obtenir, grâce à l’image photographique, une illusion parfaite de la représentation. Son habileté à utiliser les sources de lumière lui fut précieuse pour la conception de son invention. Au-delà, la photographie est, par la nécessité d’une confrontation à l’objet ou à la scène reproduite, une « image performée », précédée obligatoirement d’une répétition du moment représentée. Cette communication souhaiterait rappeler ces origines théâtrales de la photographie, qui ont perduré longtemps dans la pratique photographique, en analysant également la part prise, dans les années 1820 et 1830, par l’intérêt renouvelé pour le théâtre et la littérature anglaise, celui de Shakespeare notamment, source d’iconographie nouvelle.

Dominique de Font-Réaulx est conservateur en chef au Musée du Louvre, directrice du Musée Eugène Delacroix. Elle a été, pendant cinq ans, chargée de mission auprès d’Henri Loyrette, pour la coordination scientifique du projet du Louvre Abou Dabi. Auparavant, elle a été conservateur au Musée d’Orsay, en charge de la collection de photographies ; elle a commencé sa carrière comme conservateur de la collection de moulages du Musée des Monuments français, de sa restauration et de son redéploiement. Elle a été commissaire de plusieurs expositions, notamment, en 2002, L’Invention du sentiment (Musée de la Musique), en 2003, Le daguerréotype français, un objet photographique (Musée d’Orsay, The Metropolitan Museum of Art) ; en 2005, Dans l’Atelier (Musée d’Orsay) ; en 2006, L’œuvre d’art et sa reproduction photographique (Musée d’Orsay) ; en 2007-2008, Gustave Courbet 1819-1877 (Galeries nationales du Grand Palais, The Metropolitan Museum of Art, Musée Fabre) ; Jean-Léon Gérôme (2010, Musée d’Orsay, The Getty Museum, Fondation Thyssen à Madrid), Delacroix en héritage, autour de la collection Moreau-Nélaton (2013, Musée Eugène Delacroix). Elle a aussi collaboré à de nombreux catalogues et ouvrages, notamment Le photographe et son modèle, l’art du nu au XIXe siècle (BnF/Hazan, 1997), Courbet’s landscapes (The Getty Museum, 2006), Alfons Mucha (Musée du Belvédère, Musée Fabre, 2009). Elle a publié Peinture et photographie, les enjeux d’une rencontre, chez Flammarion, en 2012. Elle enseigne à l’École du Louvre et à l’Institut de Sciences politiques de Paris.

25 April, École des Mines-ParisTech

François Laroque (Sorbonne Nouvelle)
“ ‘Old custom’. Shakespeare’s ambivalent anthropology”

This paper will focus on the anthropological approaches to Shakespeare. Indeed, since the latter’s world picture sometimes presents us with a sort of pre-anthropological view of society, it is interesting to consider whether some his plays, which foreground the themes of carnival, festivity and sacrifice may lend themselves to such interpretations. In such a case, we may then wonder about the reasons why his plays so often juxtapose sophistication and primitiveness, ‘old custom’ and ‘brave new world[s]’?

François Laroque is Emeritus professor at the University of Sorbonne Nouvelle in Paris. As a Shakespeare scholar, he has published Shakespeare’s Festive World (Cambridge University Press, 1991), Court, Crowd and Playhouse (Thames and Hudson, 1993) and co-authored a book on King Lear. He has also translated into French Marlowe’s Dr Faustus and The Jew of Malta as well as Shakespeare’s Romeo and Juliet, The Merchant of Venice and The Tempest. He is currently working on a new translation of Shakespeare’s Sonnets and on another book on Shakespeare.

26 April, École des Mines-ParisTech

Sarah Hatchuel (Université du Havre)
“The Shakespearean films of the 90s: Afterlives in 21st-century online multimedia”

How are Kenneth Branagh’s 1989 Henry V, 1993 Much Ado About Nothing and 1996 Hamlet, Baz Luhrmann’s 1996 Romeo + Juliet, Richard Loncraine’s 1995 Richard III or Julie Taymor’s 1999 Titus revisited now through online multimedia? How has the rise of the internet, videogames and TV series influenced appropriations, fan vidding and ghosting effects? How do actors now play with the intertext of their previous Shakespearean roles? This presentation explores the twenty-first century afterlives of the flood of UK/US Shakespearean films released in the nineties in the wake of Branagh’s 1989 commercially and critically successful Henry V.

Sarah Hatchuel is Professor of English and Film at the University of Le Havre (France). She has published several articles on the aesthetics of Shakespeare on screen, and is the author of Lost, fiction vitale (PUF, 2013), Shakespeare and the Cleopatra/Caesar Intertext: Sequel, Conflation, Remake (Fairleigh Dickinson University Press, 2011), Shakespeare, from Stage to Screen (Cambridge University Press, 2004) and A Companion to the Shakespearean Films of Kenneth Branagh (Blizzard Publishing, 2000). She co-edited (with Nathalie Vienne-Guerrin) Shakespeare on Screen: A Midsummer Night’s Dream (2004), Shakespeare on Screen: Richard III (2005), Television Shakespeare: Essays in honour of Michèle Willems (2008), Shakespeare on Screen: The Henriad (2008), Shakespeare on Screen: The Roman Plays (2009), Shakespeare on Screen: Hamlet (2011) and Shakespeare on Screen: Macbeth (2013); she also edited the plays Julius Caesar and Antony and Cleopatra in the New Kittredge Shakespeare collection (Focus Publishing, 2008). She is now working on a volume focusing on dreams in US TV series (Rouge Profond, 2015).