Stratford-upon-Avon

Bien entendu l’hommage à Shakespeare devrait être universel, mais cela ne veut pas dire « que chaque ville et chaque cité doit tenir son propre festival à cette occasion », décrète le programme officiel du festival prévu à Stratford : des contrées lointaines comme les colonies ou l’Amerique ont certes droit à leurs propres célébrations mais en Angleterre « il ne convient pas d’élever un millier de petits mais un seul magnifique autel », ici, dans la ville qui l’a vu naître et mourir, « sanctifiée par sa mort – sanctifiée par sa sépulture ».

Il est prévu que les festivités à Stratford commenceront le samedi 23 avril à midi et se termineront par un bal public le mardi 2 mai, mais à la demande générale, on les rallonge de deux soirées supplémentaires, où une tragédie et une comédie seront interprétées « par des artistes de premier rang, de renommée métropolitaine et provinciale ». Le programme inclut par ailleurs un banquet, présidé par le comte de Carlisle, un feu d’artifice, une visite des sites, des sermons shakespeariens à l’église, plus quelques représentations théâtrales, à partir seulement du quatrième jour des réjouissances.

Les simples habitants de Stratford, qui devaient payer pour regarder la bonne société boire à la santé de Shakespeare, étaient invités par des pamphlets indignés à se souvenir qu’il était « le Poète du Peuple », et à former un comité rival pour organiser leurs propres célébrations.
L’un des principaux organisateurs du Festival, le brasseur stratfordien Edward Fordham Flower, est également maire de la ville. Son fils aîné, Charles Edward Flower, fera don de la terre où s’élèvera le Shakespeare Memorial Theatre, et la majeure partie des fonds destinés à le construire et l’équiper. Le théâtre ouvre en 1879 et depuis cette date un membre de la famille a toujour occupé un siège au conseil d’administration. Son occupant actuel, Sir Fordham Flower, est également président du Shakespeare Birthplace Trust, l’organisme qui gère les lieux où a vécu Shakespeare.