Paris

1er avril 2014 / 18h: La Tempête, William Shakespeare

avec Yves Bonnefoy, textes lus par Martin Juvanon du Vachat
Pas d’œuvre de Shakespeare qui soit davantage une réflexion sur la nature essentielle du théâtre, c’est-à-dire aussi de la poésie. Mais ce n’est pas tout à fait de la façon que l’on pourrait croire. Prospero ne signifie le poète que pour autant qu’on décèle en lui des ambiguïtés, des contradictions, tout un rêve qui risque de ruiner la sorte de conscience de soi et du monde qui assure une vraie et pleine poésie.
Yves Bonnefoy

Mardi 27 mai / 18h: Comme il vous plaira de William Shakespeare

avec Jean-Michel déprats et Gisèle Venet, textes lus par Marie Micla

Comment faire tenir en une seule comédie une usurpation cruelle qui manque de tourner au tragique ? une pastorale sévère sur laquelle souffle le vent d’hiver ? une pastorale aimable mais occupée d’une cour d’amour d’homme à homme, celle à qui elle s’adresse étant pour l’heure déguisée en berger ? lequel déguisement crée la zizanie dans un couple de pastoureaux d’opérette dont la femme s’éprend d’une femme, faute desavoirquisecachesousleshabitsdumystifiantberger? Il faut toute l’insolente désinvolture de Shakespeare avec les héritages littéraires pour que la forêt des Ardennes chère à Pétrarque devienne une Forêt d’Arden anglaise où se rencontrent un duc exilé en Robin des bois et des amants qui souffrent de la blessure délicieuse sous des déguisements incongrus ; et pour que le genre compassé de la pastorale soit bouleversé par la rencontre d’un bouffon rustique et d’un philosophe venu nous rassurer: la vie est un théâtre…
Gisèle Venet

29 avril – 7 mai: Shakespeare dans l’atelier Romanesque: Rencontres

animées par Dominique Goy-Blanquet, Florence Naugrette, Daniel Loayza

La passion française pour Shakespeare commence un jour de septembre 1827 où Alexandre Dumas quitte son bureau de bonne heure pour se rendre à la première de Hamlet au Théâtre de l’Odéon et retrouve dans la salle Victor Hugo, Charles Nodier, Delacroix, Berlioz, Théophile Gautier, Vigny… Passion que Berlioz résume ainsi : «Shakespeare, en tombant sur moi à l’improviste, me foudroya. son éclair, en m’ouvrant le ciel de l’art avec un fracas sublime, m’en illumina les plus lointaines profondeurs.» Tous, au cours des années suivantes, vont traduire dans leurs compositions l’incandescence de cette rencontre. La jeune génération se divise en deux camps, note Théodore de Banville, «d’une part les romantiques, et de l’autre, les imbéciles», le mot romantique venant à signifier pour le second groupe «homme qui connaît Shakespeare et avoue qu’il le connaît». Il pointe le début de l’hamlétisme : «Toutes les récentes névroses compliquées, musicales, idéalement torturées par la soif de l’exquis quintessencié, qui se croient si modernes, et le sont, viennent en droite ligne d’Elseneur.»

  • Le doute et les ombres : mardi 29 avril / 18h
  • Du grotesque au sublime : mercredi 30 avril / 18h
  • Les passions funestes, crimes et vengeance : mardi 6 mai / 18h
  • Jeux d’illusions, masques et dédoublements : mercredi 7 mai / 18h

en partenariat avec la Société Française Shakespeare et Shakespeare 450