Panel 16: “C’est shakespearien!”: fortune critique d’un topos en France de 1820 à nos jours

L’expression “C’est shakespearien” est souvent utilisée dans le langage courant (tout comme les adjectifs proustien ou kafkaïen). Mais que désigne-t-elle exactement? Cet atelier vise à plonger dans l’histoire de ce topos, qui remonte en effet à une archéologie de la réception de Shakespeare par la France: dans le XVIIIe siècle, d’abord, à travers la première réception que Voltaire façonne du premier contact entre la culture française et Shakespeare, mais surtout au XIXe siècle, où une véritable passion pour Shakespeare se développe en France, menant à des réflexions parfois très abouties sur les différences culturelles nationales (Stendhal, Hugo, Taine…). Cet atelier vise à confronter des traductions, des biographies, des mises en scènes, des revues ou articles de presse (y compris purement événementiels), tout comme des essais (comme le célèbre Racine et Shakespeare de Stendhal, 1823) –, et toute autre expression susceptible de mesurer la trace laissée par cette rencontre dans les sensibilités et les modes d’expression en littérature, en musique, en peinture, voire dans la bande dessinée… On s’interrogera sur la perception française de Shakespeare depuis 1820, et sur la manière dont les contrastes esthétiques et culturels sont perçus et exprimés. Si la collocation “c’est shakespearien” reflète la marque profonde laissée par Shakespeare et son œuvre sur l’imaginaire collectif français, il ne sera pas exclu de s’interroger sur les profonds contresens, les incompréhensions, les points aveugles que suscite l’œuvre de l’auteur de la Renaissance dans la culture et la société françaises du XIXe au XXIe siècle.

Merci d’envoyer votre proposition de communication (durée de la communication: 20 minutes), avec une courte notice bio-bibliographique à Line Cottegnies (->line.cottegnies@univ-paris3.fr]) et Gisèle Venet ([) le 1er septembre 2013 au plus tard. Les participants à l’atelier seront informés dès le 1er octobre).